Menhir de Saint Micaud

Menhirs d’Époigny

ou menhirs de la Pièce des Tourteaux

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Dans le bourg de Saint Micaud se dresse l’un des plus beaux menhirs de Bourgogne.
Une très vieille légende expliquait ainsi leur présence :

« Il y a longtemps, très longtemps, vers la fin avril, au moment des Rogations, partout dans les campagnes des processions solennelles allaient à travers champs pour demander à Dieu de bénir les cultures, les animaux, le travail des hommes et d’écarter les maladies contagieuses. A cette occasion, on devait prier, suivre les cortèges et, sous peine de sanctions graves, personne ne devait travailler. Malgré cela, bravant les interdits, un paysan et sa femme trimaient dur dans une terre situé tout près de la Chapelle du Genetoye, au lieu-dit la Pièce. L’ouvrage pressait et rien ni personne n’aurait su les distraire de leur besogne. Ils ne s’arrêtèrent même pas quand la procession vient à passer. Une telle impiété ne pouvant pas rester impunie. Elle méritait un châtiment exemplaire. Lorsque le saint sacrement parvint à leur hauteur, les deux sacrilèges furent instantanément transformés en pierres. Depuis, les deux grandes pierres jumelles de Saint-Micaud rappelaient aux passants qu’on ne défiait pas impunément la justice divine. »

Les menhirs d’Époigny, appelés aussi menhirs de la Pièce des Tourteaux, sont un groupe de menhirs situés sur le territoire de la commune de Couches. Il s’agit du plus important ensemble mégalithique de Bourgogne et les menhirs sont parmi les plus ornés du département.

En 1824, cinq menhirs étaient visibles, en 1863 ils n’étaient plus que trois, mais en 1875 L. Monnier mentionne sept pierres, dont une réutilisée dans la construction d’un pont. Deux menhirs furent retrouvés par sondage au début des années 1980 et un sixième fut découvert lors des travaux de redressement entrepris en 1984.

Les menhirs ont été érigés en bordure d’un vaste plateau dominant la vallée de la Dheune. Les blocs de granite qui les constituent pourraient provenir du massif de Bouvier, site d’extraction éloigné de 8 km1.

Le premier menhir mesure 7,30 m de hauteur dont 5,60 m hors sol3 et son poids est estimé entre 20 et 30 tonnes. Il a été redressé à proximité immédiate de l’endroit où il gisait renversé mais sa fosse de calage d’origine n’a pas été retrouvée. Sa face sud est ornée de haut en bas de plusieurs gravures : une représentation anthropomorphe d’environ 0,70 m de hauteur constituée d’une tête, d’un corps sous la forme d’un trait vertical, de bras et de jambes terminées par deux petites cupules, quatre cupules dont une très grosse et une hache emmanchée (hauteur 0,35 m). La face est comporte une cupule avec un cercle concentrique3.

Le second menhir mesure 5,85 m de hauteur1. Il est constitué d’une grande dalle naturelle qui a été régularisée en forme d’écusson. Il en comporte deux grosses cupules dont une pédonculée, cas unique en son genre3. Sous le menhir, furent découverts une urne à incinération datée du Bronze final III, des charbons de bois, quelques éclats de silex probablement néolithiques et des tessons de poteries protohistoriques et gallo-romaines. L’urne, qui contenait une armature de flèche en tôle de fer, pourrait avoir été enterrée au pied du menhir quand il était encore debout ou bien sous la pierre après sa chute.

Le troisième menhir mesure 5,80 m de hauteur1. Il comporte quelques cupules et des tracés elliptiques mais il fut très abîmé par les socs de charrue3.

Le site aurait été fréquenté durant une longue période et les Gaulois l’auraient par la suite consacré à Épona, déesse des cavaliers.

Source : wikimedia - Commune de Saint-Micaud
Bibliographie : Menhirs de Bourgogne - L’art mégalithique bourguignon (éditions La Physiophile) par Louis LAGROST et Pierre BUVOT. Louis Lagrost, « Que reste-t-il des menhirs d’Époigny ? », dans Revue périodique de vulgarisation des sciences naturelles et préhistoriques de la Physiophile, 59, Montceau-les-mines, La Physiophile, décembre 1960.