JARDINAGE Feu vert pour la plantation

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Jsl le 16/05/2015
JARDINAGE
Feu vert pour la plantation

Dominique Cornet plantera les tomates à partir de lundi avec les salariés en insertion du jardin solidaire. Photo N. M.
Dominique Cornet plantera les tomates à partir de lundi avec les salariés en insertion du jardin solidaire. Photo N. M.

Avec près de deux mois d’avance sur la saison dernière, on commence à récolter dans les potagers. Et le feu vert est donné pour toutes les plantations. Les conseils de Dominique Cornet, responsable du jardin solidaire du Creusot.

Les saints de glace tout juste passés, peut-on enfin tout planter dans le potager ?

Les saints de glace sont un mythe. Les statistiques montrent que sur les cent dernières années, il n’y a eu que treize fois un froid significatif après cette date. Actuellement, on ne prend plus aucun risque pour planter les tomates, poivrons, aubergines ou haricots qui ont besoin de chaleur (au moins 15 ou 16 degrés) pour se développer. Il faudra en revanche attendre juin ou juillet pour recommencer à planter les légumes d’hiver et les racines.

Comment s’adapter à une terre pauvre ?

Notre jardin solidaire est lui-même situé sur un ancien crassier. Nous sommes sur une terre de remblai qui sèche très vite, où il y a peu d’humus. Même si nous ne sommes pas complètement dans le bio, nous pratiquons un jardinage le plus naturel possible, en utilisant un maximum de compost produit sur place avec les déchets fermentescibles. Mais faire un bon compost demande une certaine technique. Pour les tomates, il faut veiller à une bonne implantation.

Comment bien choisir ses plants ?

Le choix de très bons plants, bien développés, est important. Il faut favoriser les variétés connues et éviter les hybrides, qui sont plus sensibles. Il faut aussi regarder l’origine. Mieux vaut les faire soi-même ou les acheter localement chez un maraîcher.

Comment gérer l’arrosage ?

Pour les semis comme pour les plantations, une bonne préparation du sol est d’abord fondamentale. Il faut ensuite être extrêmement vigilant sur l’arrosage les quinze premiers jours pour éviter tout stress hydrique de la racine. Le mieux est d’alterner entre arrosage et binage pour aérer la terre et éviter l’évaporation d’eau. Le jardin solidaire étant dépourvu d’arrosage automatique, nous adoptons des pratiques économes en eau. Nous découvrons la terre le moins possible et utilisons la technique du paillage à partir de feuilles broyées. Cela peut aussi se faire avec de la tonte de pelouse séchée. Attention à ne pas trop arroser les oignons et pommes de terre. Mieux vaut les éloigner du point d’eau pour privilégier l’arrosage des salades, tomates et choux. Pour ne pas être piquants au goût, les radis doivent pousser vite et donc être systématiquement voilés. Pour éviter le mildiou des tomates, ne surtout pas arroser les feuilles.

Comment lutter naturellement contre les parasites ?

Nous entourons certains légumes à feuilles, comme les radis, afin de les protéger des puces de terre. Contre les pucerons, nous travaillons avec des purins de plantes, notamment d’orties, de prêles ou de feuilles de rhubarbe. Il faut également comprendre que plus on diversifie les cultures, plus on réduit les risques parasitaires et maladies en favorisant la présence d’insectes prédateurs. Des placettes d’herbe peuvent favoriser la biodiversité. On peut aussi installer des hôtels à insectes et nichoirs à oiseaux pour favoriser les auxiliaires de culture. La présence de poules ou de canards est l’idéal contre les doryphores.

Un dernier petit conseil ?

Chacun doit résonner son jardin au cas par cas. Dans le jardinage, il y a une grande part d’improvisation. C’est en expérimentant et en se trompant qu’on apprend.